Au théâtre de l’Aquarium, se joue une pièce s’inscrivant dans le sillage de l’absurde, « Le mardi où Morty est mort ». Cette pièce, écrite dans les années 2000 par Rasmus Lindberg, est aujourd’hui mise en scène par François Rancillac, à la cartoucherie de Vincennes, et interprétée par cinq acteurs talentueux : Julien Bonnet, Maxime Dubreuil, Thomas Gornet, Laëtitia Le Mesle et Valérie Vivier.
Le ton de l’absurde est donné dès le début avec la première scène, faisant apparaitre les personnages de Papy Johan et de son épouse Edith. On les suit dans leur vie monotone sur plusieurs années, où le matin et le soir s’alternent comme aime le dire Johan, tandis que sa femme déguste son café. Et ce premier comique de répétition dure jusqu’à la mort de Johan, première péripétie de nombreuses autres, allant bouleverser la vie de chacun de ces personnages.
Les histoires de chacun de ces personnages se rencontrent donc. Elles se répondent et se mélangent pendant près d’une heure dans la pure tradition absurde. Des sujets graves et inquiétants sont traités, tels que la mort ou encore la maladie, mais la pièce n’en reste pas moins comique. Le langage tourne à vide et l’on en oublie l’intérêt de la parole, les monologues sont sans fin et n’ont ni queue ni tête, les discussions ne se finissent pas et les personnages ne s’écoutent pas entre eux, bien trop concentrés sur leur propre personne et leurs propres problèmes.
Dans cette pièce les spectateurs suivent donc l’évolution de plusieurs personnages qui rêvent d’une vie meilleure, mais qui ne font rien pour qu’elle le devienne. Julien Bonnet joue à la fois Johan, le grand-père qui disparaitra rapidement laissant dans un grand désarroi sa femme, le Pasteur bipolaire tiraillé entre le bien et le mal, et Morty, le chien d’Herbert qui changera la vie de chacun des personnages. Valérie Vivier a le rôle d’Edith qui est à présent veuve et va apprendre qu’elle est gravement malade. Maxime Dubreuil interprète Sonny, un jeune homme au chômage fou amoureux d’Amanda, Laëticia Le Mesle, une jeune femme changeante, voulant voyager et quitter sa petite ville. Mais Amanda va finir par abandonner Sonny et jeter son dévolue sur Herbert, Thomas Gornet, un médecin en manque d’affection rêvant d’une meilleure situation mais qui n’ose prendre sa vie en main et qui va faire fuir Morty, son chien, à cause de ses énervements soudains.
Les situations toutes plus burlesques les unes des autres s’enchainent donc avec rapidité et la vie de chaque personnage prend un tournant décisif. La dernière scène symbolise toute la pièce, puisqu’elle laisse apprendre aux spectateurs les décisions des personnages. Tout le long de l’histoire ils sont entre la vie et la mort, le passé et le futur, le rêve et la réalité, partir ou rester ; et enfin ils se décideront. La scène finale, mise en scène dans une ambiance mystique, permet d’entrevoir le destin que chaque protagonistes a décidé de vivre et ce sans se préoccuper de l’avis des autres.
Ce texte contemporain fait donc tourner en rond le langage sur des sujets angoissants, sans en oublier une seule seconde le comique, mais la mise en scène est elle aussi intéressante. En effet, jusqu’à la scène finale, les acteurs jouent derrière une sorte de paravent emplie de cases s’ouvrant pour laisser découvrir certains personnages. Jusqu’aux dernières minutes du spectacle on ne voit donc que leurs bustes, leur permettant de placer rapidement des éléments de décors, pour montrer un changement de lieu aux spectateurs.
« Le mardi où Morty est mort » est donc une pièce absurde pour tous, autant le jeune public, qui sera attentif à la folie de la mise en scène et du texte, que les adultes, qui seront quant à eux plus sensible à l’humour noir et à l’exagération des traits et actions de personnages qui vivent un quotidien plus que normal.
Victoire Panouillet
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